Seconde édition, en partie originale, de ce célèbre recueil d'Henri Beauclair et Gabriel Vicaire publié sous le pseudonyme collectif d'Adoré Floupette pour railler et parodier les poètes décadents (Tailhade, Raynaud, Lorrain, Mallarmé, etc).
Elle fut imprimée à 1500 exemplaires le 20 juin 1885 sur les presses de Lutèce par Léon Épinette (Léo Trézenik) après un premier tirage à 110 exemplaires imprimé le 2 mai 1885 mais sans les 47 pages de la Vie d'Adoré Floupette par le pharmacien de deuxième classe Tapora.
Exceptionnel exemplaire enrichi d'un improbable envoi a. s. du biographe de Floupette : à l'ami Balland, bien cordialement. Son collègue (de 2eme classe) Marius Tapora.
A sa parution, la petite brochure s’enleva en quelques jours et fit un Hénaurme tapage, d’autant plus Hénaurme que la grande presse, déjà échaudée par l’apparition récente d’A Rebours, avait lâché sur ces nouvelles déliquesceries ses plus perspicaces chroniqueurs. Bien évidemment, en voulant faire de Floupette le modèle de ces pétardiers des lettres qui s’en vont poursuivant l’incompréhensible et l’absurde, ces derniers étaient tombés dans le panneau, déclenchant des vagues de perplexités dans toutes les brasseries à la mode. A l’individu succède l’espèce. Bien que la mystification ait été rapidement éclaircie et Floupette déclaré corpus inexistabile, la critique, coincée dans la chausse-trappe exubérante de la déliquescence, s’acharna à fustiger l’espèce floupettienne, une variété alors pullulante au quartier latin, celle des poètes décadents (et bientôt symboliques) qui allait, sous ce porte-bannière inattendu, offrir au siècle finissant son dernier Hernani…
Rappelons, soulignons et insistons simplement sur le rôle catalyseur des Déliquescences qui précipitèrent l’éclosion des tendances poétiques nouvelles, tendances diffuses jusque là et que Beauclair et Vicaire avaient seulement voulu canulariser - (la plaquette fut d'ailleurs à l'origine du Manifeste de l'École décadente qu'Anatole Baju publia chez Léon Vanier en 1887).