Librairie Pierre Saunier

Les Déliquescences d'Adoré FloupetteLes Déliquescences d'Adoré Floupette Les Déliquescences d'Adoré FloupetteLes Déliquescences d'Adoré Floupette Les Déliquescences d'Adoré FloupetteLes Déliquescences d'Adoré Floupette Les Déliquescences d'Adoré FloupetteLes Déliquescences d'Adoré Floupette

Beauclair (Henri), Vicaire (Gabriel).
Les Déliquescences d'Adoré Floupette. Poète décadent.

Byzance, Chez Lion Vanné, 1885 ; plaquette in-12, broché, chemise étui en demi-maroquin rouge. 33 pp., 1 f. de table.

Livre vendu

Véritable édition originale tirée à 110 exemplaires le 2 mai 1885 par l’imprimeur Léon Épinette (alias Léo Trézenik, alors directeur de Lutèce berceau de toutes les mouvances à venir).

Publiée anonymement, la petite brochure s’enleva en quelques jours et fit un hénaurme tapage, d’autant plus hénaurme que la grande presse, déjà échaudée par l’apparition récente d’A Rebours, avait lâché sur ces nouvelles déliquesceries ses plus perspicaces chroniqueurs. Bien évidemment, en voulant faire de Floupette le modèle de ces pétardiers des lettres qui s’en vont poursuivant l’incompréhensible et l’absurde, ces derniers étaient tombés dans le panneau, déclenchant des vagues de perplexités dans toutes les brasseries à la mode. A l’individu succède l’espèce. Bien que la mystification ait été rapidement éclaircie et Floupette déclaré corpus inexistabile, la critique, coincée dans la chausse-trappe exubérante de la déliquescence, s’acharna à fustiger l’espèce floupettienne, une variété alors pullulante au quartier latin, celle des poètes décadents (et bientôt symboliques) qui allait, sous ce porte-bannière inattendu, offrir au siècle finissant son dernier Hernani… 

Rappelons, soulignons et insistons simplement sur le rôle catalyseur des Déliquescences qui précipitèrent l’éclosion des tendances poétiques nouvelles, tendances diffuses jusque là et que Beauclair et Vicaire avaient seulement voulu canulariser. En cela le tout premier tirage de l’œuvre de Floupette — 110 exemplaires seulement et pas un seul papier de luxe — revêt une importance bibliophilique considérable.

La seconde édition, présentée identiquement mais augmentée d’une Vie d’Adoré Floupette, signée de Marius Tapora, parut le 20 juin 1885 à 1 500 exemplaires, plus 50 exemplaires numérotés sur Hollande (cf. l'exemplaire sur ce même site).

Léon Vanier en devint le dépositaire, Léon Epinette se paya une nouvelle presse.