Édition originale.
Envoi a. s. : jeudi 23 février 1911, exemplaire pour monsieur Paul Drouot, son affectueusement dévoué, Charles Péguy.
Arrière-petit-neveu du général Drouot, le sage de la Grande Armée, Paul Drouot naquit dans les Ardennes en 1886. Comme Charles Péguy, qu’il fréquenta aux Cahiers de la Quinzaine, Paul Drouot fut tué au début de la première guerre mondiale sur la ligne de front d’Aix-Noulette – il avait 29 ans.
Fondateur en 1906 de la revue et des éditions de Psyché, poète inspiré de La Chanson d’Éliacin (1906), de La Grappe de Raisin (1908) et de Sous le vocable du chêne (1910), Drouot avait entrepris un roman, Eurydice deux fois perdue, deux chapitres seulement aux douloureux accents prémonitoires qu’Henri de Régnier publia en 1921. L’écrivain Paule Régnier (qui ne partage avec le précédent que l’homonymie de son nom) fit paraître en 1923, au Divan, un émouvant petit livre sur ce poète prématurément disparu qu’elle avait passionnément aimé.
Allez ! Tout passe ! Un frivole désir de gloire / N’enfle plus sous mon front mon œil d’un pâle éclair ! / Bah ! qu’un vers soit ou non d’éternelle mémoire, / Si la cendre des morts est faite de leur chair !
Sans le premier feuillet de garde, blanc.
Très belle provenance