Librairie Pierre Saunier

La Joie de vivreLa Joie de vivre La Joie de vivreLa Joie de vivre La Joie de vivreLa Joie de vivre La Joie de vivreLa Joie de vivre

Zola (Émile).
La Joie de vivre.

Paris, Charpentier & Cie, 1884 ; in-12, demi-veau glacé havane, dos à nerfs, pièces de titre de maroquin rouge et vert, tranches jaspées (reliure d'époque). 447 pp.

4 500 €

Édition originale.

Envoi a. s. : à Madame Édouard Manet, en souvenir de son cher mari. Émile Zola

Émile Zola composa La Joie de vivre après le décès de sa mère, d’Edmond Duranty et de Gustave Flaubert, décès qui l’affectèrent profondément, le plongeant durablement dans la dépression. C’est un des titres les plus sombres de la série des Rougon-Macquart, comme un reflet de l’état d’esprit de l’auteur partagé entre la douleur de vivre et la joie d’être, comme Lazare, personnage du roman affligé et tourmenté par l’absurdité de la vie, comme Pauline, sa cousine, qui conserve La Joie de vivre malgré les vicissitudes accablantes de son existence d’orpheline, amoureuse de Lazare, trompée par Lazare. Le 30 avril 1883, le roman à peine achevé, Manet disparaissait.

Suzanne Leenhoff était en 1849 le professeur de piano d’Édouard Manet. Elle avait 19 ans, il en avait 17. Suzanne eut un enfant en janvier 1852 qu’elle présenta à ses amis comme son petit frère. Lors du baptême de l’enfant, en 1855, la mère devint sa marraine, le père son parrain. En 1863, à la mort de son père, Manet épousa sa maîtresse à Zaltbommel, petite commune néerlandaise où elle était née en 1830.

Baudelaire écrivit à Carjat : Manet vient de m’annoncer la nouvelle la plus inattendue. Il part ce soir pour la Hollande d’où il ramènera « sa femme » ; il a cependant quelques excuses car il paraîtrait qu’elle est belle, très bonne et très grande musicienne.

Pianiste talentueuse très appréciée, Suzanne Manet participa aux soirées musicales de Degas, De Nittis ou Chabrier. Modèle occasionnelle pour son mari, elle tint également salon les jeudis, rue Saint-Pétersbourg, soirées que fréquentèrent Degas, Mallarmé, Bellio, Guillemet, De Nittis, Paul Meurice, etc. Elle meurt en 1906.

La Joie de vivre est relié sur le champ, dans le souvenir des livres dédicacés par Zola à Manet, à l’identique. Une petite note au crayon de la main du relieur, en dessous de la dédicace, indique Mr Léon 1/2 r. moderne - Mr Léon étant Léon Koella Leenhoff, le fils du peintre et de Madame Manet. Le couteau du relieur a coupé la syllabe ri de mari.

Des rousseurs éparses, tout à fait acceptables.