Librairie Pierre Saunier

Bruno (Jean). Les Misères des GueuxBruno (Jean). Les Misères des Gueux Bruno (Jean). Les Misères des GueuxBruno (Jean). Les Misères des Gueux Bruno (Jean). Les Misères des GueuxBruno (Jean). Les Misères des Gueux Bruno (Jean). Les Misères des GueuxBruno (Jean). Les Misères des Gueux Bruno (Jean). Les Misères des GueuxBruno (Jean). Les Misères des Gueux

Courbet (Gustave).
Bruno (Jean). Les Misères des Gueux. Ouvrage entièrement illustré par G. Courbet.

Paris & Bruxelles, Librairie internationale & Lacroix, Verboeckhoven & Cie, 1872 ; in-8, demi-veau cerise, dos lisse orné, filets et palettes dorés, tranches jaspées (reliure d'époque). 152 pp.

1 500 €

Édition originale, illustrée de 59 bois gravés par Fortuné Méaulle d’après Gustave Courbet.

Jean Bruno est le pseudonyme de Jean Vaucheret (1821-1899) originaire du Doubs, comme Proudhon et Courbet, ses amis.

Les Misères des Gueux sont une sorte de roman avec des illustrations, prises aux tableaux de Courbet. Mais pour s’adapter aux faits du roman, les sujets ont dû changer de nom et perdre leur signification connue. Certains tableaux, et des plus célèbres, apparaissent ainsi avec des titres tout autres que ceux qui servent réellement à les désigner : Les Demoiselles de village sont devenues Judith dans la campagne ; Madame Grégoire, Madame Gervais ; Les Demoiselles des bords de la Seine, Isaure et son amie, etc. (Théodore Duret).

A l’origine, les bois de Méaulle étaient destinés au catalogue d’une exposition qui devait avoir lieu en 1871. Après la chute de la Commune, Courbet fut incarcéré, ses biens saisis, ses toiles confisquées – Mac Mahon fit même voter une loi pour faire reconstruire la colonne Vendôme aux frais du peintre (qui avait seulement demandé son déboulonnage et son déplacement, non sa destruction).

Tu as une minute pour régler tes comptes avec le diable… écrit Jean Bruno à la suite du Portrait de l’Artiste, légendé alors page 81 : Il était fou de terreur.

Acculé à la ruine, craignant un nouvel emprisonnement, Courbet passa clandestinement la frontière. Imprimée en Belgique, la publication lui rapporta quelques secours.

N’oublions pas de saluer le travail de Jean Bruno qui, contraint de caser toutes les illustrations, eut le talent d’écrire un roman complètement abracadabrantesque – un des premiers romans populaires Oulipiens en quelque sorte…

Bel exemplaire, rare.