Édition originale.
Envoi a. s. : à mon très audacieux confrère & ami, très cordialement, Léon Cladel. Paris, 6 sept 1874.
Après la publication dans le journal de L’Europe de Francfort de son second roman Pierre Patient – qui n’eut pas davantage de succès que Les Martyrs ridicules, son premier – Léon Cladel, las de dix années de vie parisienne, revint dans le Quercy. Il y retrouva la plénitude, une voie pour son talent, et dans la grisante euphorie de la terre natale, composa Le Bouscassié, truculente évocation de la rude paysannerie quercynole.
Le livre lui valut un début de notoriété. Mais ce succès ne pouvait contenter Cladel s’il n’était reconnu par son père. Ce dernier ne lui pardonnait pas d’avoir abandonné une solide carrière notariale pour s’essayer au métier d’écrivain, métier de « crève-la-faim ». Léon Cladel, avec le précieux concours de Paul Arène (qui n’en était pas à une fumisterie près) obtint d’Alphonse Millaud, directeur du Petit Journal – le seul journal lu par son père – qu’il passât un article fort élogieux du Bouscassié. Seulement en 1869, le grand quotidien populaire (plus de 200 000 exemplaires), spécialisé dans les conseils pratiques et les faits divers mélodramatisés, ne se préoccupait nullement de littérature. Il fallut mettre en scène… une cause célèbre et raconter l’histoire du Bouscassié comme si elle était réellement arrivée, la fin de l’article dévoilant qu’il s’agissait d’un roman et que l’auteur en était Cladel. C’est ainsi que parut – dans Le Petit Journal du 20 août 1869, sous la rubrique « Tribunaux » – l’article qui consacra la réhabilitation de Léon Cladel dans le rude cœur de son père.
Ex-libris Léon Hennique.
Dos passé.