Édition originale posthume.
Né Dieudonné (1870-1908), Lucien Jean perdit son père à l’âge de seize ans, entra comme auxiliaire à la préfecture de la Seine et travailla comme dessinateur à l’annexe de l’avenue Victoria puis au service de l’éclairage, à la mairie du 4e arrondissement. Militant libertaire, anarchiste, il collabora à de nombreuses revues d’avant-garde (Antée, l’Art Social, la Société nouvelle, la Plume, l’Enclos, l’Ermitage, le Mercure de France) comme au cénacle de la Montagne Sainte-Geneviève que fréquentaient Zo-d’Axa, Georges Deherme, Louis Lumet, Victor Barrucand et Émile Janvion. Il fonda Aujourd’hui qui n’eut que quatre numéros (avril-août 1902).
Écrivain apprécié, de santé très fragile, Lucien Jean n’eut le temps de publier, à compte d’auteur, que trois petites plaquettes, Dans le Jardin, Un vieil homme et Souvenirs de l’hôpital. Georges Valois, qui fut son ami, a réuni après sa mort quelques-uns de ses meilleurs écrits dans le présent Parmi les hommes.
Lucien Jean exerça une grande influence sur Charles-Louis Philippe qui le prit à deux reprises pour modèle : pour son Louis Buisson dans Bubu de Montparnasse et pour son Lucien Teyssèdre dans Croquignole.
Qui ne verrait en Lucien Jean qu'un écrivain de seconde zone, un peu malchanceux, qui ne doit d'être sauvé du néant qu'au rayonnement de Charles-Louis Philippe se tromperait lourdement. Philippe était un tempérament armé pour les grandes équipées littéraires. Lucien Jean ne l'était pas. Mais la personnalité du second était sans doute d'une qualité plus rare, d'un grain plus sûr et plus précieux que celle du premier (Lucien Christophe, article joint).
(cf. Le Maitron & Le Dictionnaire des Anarchistes).
Ravissante reliure de l'époque.
Décharge de la coupure de presse de Lucien Christophe sur le titre.