Librairie Pierre Saunier

Morceaux choisis de La Fabrication des Américains. Histoire du progrès d’une familleMorceaux choisis de La Fabrication des Américains. Histoire du progrès d’une famille Morceaux choisis de La Fabrication des Américains. Histoire du progrès d’une familleMorceaux choisis de La Fabrication des Américains. Histoire du progrès d’une famille Morceaux choisis de La Fabrication des Américains. Histoire du progrès d’une familleMorceaux choisis de La Fabrication des Américains. Histoire du progrès d’une famille Morceaux choisis de La Fabrication des Américains. Histoire du progrès d’une familleMorceaux choisis de La Fabrication des Américains. Histoire du progrès d’une famille

Stein (Gertrude).
Morceaux choisis de La Fabrication des Américains. Histoire du progrès d’une famille. Traduction et préface de Georges Hugnet.

Paris, Éditions de la Montagne, 1929 ; in-8, broché. 121 pp., 2 ff.

Livre vendu

Édition originale tirée à 300 exemplaires.

Un des premiers livres des éditions de la Montagne, fondée en 1929 par Georges Hugnet. Hugnet qui ne savait pas l’anglais mais qui traduisit lettre par lettre et virgule par virgule, fut épaulé par Virgil Thomson mais surtout par Gertrude Stein elle-même.

Double envois a. s. à Max Jacob :

Mon cher Max, à vous, à la rue Ravignan, et à nous toujours, Gertrude Stein.

A mon grand Max, qui rendit visite au malade et qui se blessa à cause du 11, son ami du 11, du 11 aussi et malade aussi. Georges

Gertrude Stein fait bien sûr allusion au modeste logis qu’occupait Max Jacob en 1907, au 7 de la rue Ravignan, à trois numéros du Bateau Lavoir où devait naître l’art contemporain du XXe siècle avec ses faméliques et jeunes locataires, les Picasso, Braque, Gris, Modigliani, entre autres – toute cette petite bande d’amis que Gertrude Stein fréquenta à son arrivée à Paris et qu’elle allait, une des premières, soutenir et encourager – on connaît assez la rengaine. C’est d’ailleurs durant cette période qu’elle composa, rue de Fleurus, sa Fabrication des Américains.

Mais la rue Ravignan est celle que j’adore / Pour les cœurs enlacés de ses porte-drapeaux / Là taillant des dessins dans les perles que j’aime

Georges Hugnet rencontra Max Jacob en 1922 alors qu’il n’avait que seize ans – Nous sommes tous les deux du 11 juillet, tu auras la même destinée que moi ; on ne te rendra jamais justice. Tu vas aimer comme moi à ton âge, une marchande de chaussures lui avait dit le poète – cette rencontre déterminante, Hugnet l’a évoquée dans un portrait poème intitulé Onze Juillet qu’il publia dans Le Mail en 1928 : Max Jacob se promène dans ma vie avec des sabots, un pantalon de velours et une ombrelle rose (…) un feu d’artifice naît au fond de la chambre et tous les signes du zodiaque dansent dans sa lumière. Il y a quelqu’un qui compte des pierres précieuses, le soir, près d’une lampe. C’est lui. Un homme court sur une route, l’aurore à ses trousses. C’est lui. Quelqu’un a inventé quelque chose. C’est encore lui (…)

Peu avant d’écrire sa dédicace, Hugnet avait été hospitalisé pour insuffisance respiratoire, Max Jacob l’avait rassuré d’un billet : Nous autres gens du 11 juillet, nous sommes sujets à la congestion pulmonaire. Nous pouvons en avoir quarante, mais nous n’en mourrons jamais.

Bref, Gertrude Stein, Max Jacob, Georges Hugnet ...

Soufflante provenance !