Édition originale française – traduction de Louis Ferrer.
Elle précède celle d'Alphonse Lemerre.
Débutée en 1887, La Sonate à Kreutzer est terminée le 26 août 1889. Au mois de septembre suivant, Tolstoï envoi une copie de son manuscrit à la rédaction d’une revue de St.-Pétersbourg. Le procureur général du Saint-Synode, Pobedonoszew, en fait aussitôt interdire la publication. De nombreuses copies lithographiées sont alors mises en circulation, à l’insu de l’auteur. C’est à partir de l’une d’elles que notre Bureau Bibliographique de Berlin en publie simultanément une traduction allemande, anglaise et française – toutes devancent l’édition russe.
Grâce à l’intervention du Tsar, la censure est partiellement levée et Tolstoï a l’autorisation de l’imprimer à la condition expresse qu’elle ne paraisse que dans le cadre d’une édition collective – c’est pourquoi elle est publiée pour la première fois en Russie dans le treizième tome des Œuvres complètes de Tolstoï, sorti en juin 1891.
Si l’on en croit son avant-propos, la présente édition aurait été faite avec l’autorisation de l’auteur, ce qu’attesterait une lettre de Tolstoï du 8 février 1890 envoyée au traducteur allemand, M. Löwenfeld. Vladimir Boutchik (Bibliographie des œuvres littéraires russes traduites en français) signale bien notre édition en même temps que l’édition parisienne d’Alphonse Lemerre parue elle aussi en 1890 – traduction d’Isaac Pavlovsky et de Rosny aîné titrée : La Sonate de Kreutzer – sans que Boutchik ne précise l’antériorité de l’une sur l’autre. Reste que la préface du traducteur de notre édition est datée du 20 mars 1890 alors que l’achevé d’imprimer de l’édition Lemerre est daté du 25 avril 1890…
Pièce de titre frottée. Agréable exemplaire.