Le premier recueil d’Alfred Jarry – et l’une des toutes premières publication du Mercure de France – où s’entremêlent proses, vers, fragments de théâtre (dont la première manifestation d’Ubu) et gravures sur bois qui, avec ses finesses typographiques raffinées, font de cette édition originale une petite encyclopédie des activités jarryques à cette époque (Expojarrysition, n°182) : sept bois gravés et signés par Jarry, ainsi que deux reproductions de gravures anciennes et un dessin de Léon Bloy ornant l’achevé d’imprimer.
Un des 197 exemplaires sur carré vergé d’Arches, seul tirage après 19 sur petit raisin Ingres vert, rouge et jaune.
Envoi a. s. : Ce bouquin est destiné à glorifier monsieur Paul-Marius André. Alfred Jarry
Né à Valence en 1870, Paul-Marius André y fonde en 1889 Le Faune, une éphémère revue de poésie pour laquelle il sollicite Mallarmé qui lui offre (une fois n’est pas coutume) un sonnet, La chevelure vol d’une flamme … le conviant par la suite à ses Mardis de la rue de Rome. Intime de Bernard Lazare, Paul-Marius André publie des poèmes dans Les Entretiens politiques et littéraires (dont un fragment d’une Ode à Stéphane Mallarmé et un Chœur antique dédié à son ami), collabore à La Caravane artistique et littéraire et fréquente les Soirées de La Plume où il rencontre Frédéric-Auguste Cazals et Alfred Jarry.
Journaliste et syndicaliste engagé, Paul-Marius André entre en 1890 au journal socialiste d’Antide Boyer, Le Combat, puis au Socialisme de Jules Guesde, poursuivant une brillante carrière de militant politique amplement détaillée dans Le Maitron (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier). Il meurt à Marseille, en 1915, après avoir dirigé La Provence, quotidien socialiste qu'il a initié. On ne pourra plus le confondre avec son homonyme, Marius André, poète méridional secondaire, intime de Charles Maurras.
La couverture rempliée noire, frappée d’un blason d’or, est conservée avec ses fragiles rabats.
Bel exemplaire, très joliment relié avec des papiers de haute-époque…