Librairie Pierre Saunier

Paris RoseParis Rose Paris RoseParis Rose Paris RoseParis Rose Paris RoseParis Rose Paris RoseParis Rose

Lorin (Georges).
Paris Rose. Illustré par Luigi Loir & Cabriol.

Paris, Paul Ollendorff, 1884 ; in-12, demi-percaline grenue rouge, dos lisse orné de filets dorés, couverture conservée (reliure d'époque). 282 pp.

500 €

Édition originale.

Bel envoi a. s. v. (autographe signé versifié) : Mais Zoni, je rendrai sans combat / Hommage à Reine Dellerba / (Nul n’a de sentiments contraires) / Le profil et l’Archet sont frères / profil Pur, Archet ibido / l’un est pour luth, l’autre pour do, / Et je signe de façon nette / Que deux fois nous charme Renette / Georges Lorin.

Talent camard comme la lune où flotte perpétuellement son encéphale (Tête de Pipes), Lorin invente la carte-réclame et des plafonds anti-neurasthéniques, conçoit des aigloplanes, peint le silence, versifie la brume et boit le ciel en se purgeant... Poète impressionniste, s’il en est, Lorin cueille dans les choses les plus banales : Les Affiches, les Gens, Les Becs de Gaz, Le Brouillard, l’art que l’on ne soupçonnait pas. Voilà Paris Rose qui s’ouvre sur un magistral et halluciné Salon à l’heure de l’absinthe, poème qui rendit Charles Cros neurasthénique d’envie.

Peintre crépusculaire, caricaturiste sous le nom de Cabriol, statuiste (voyez à Châteauroux le bas-relief érigé à la mémoire de son inséparable Rollinat), publiciste, monologuiste, fumiste et on en passe, Monsieur Léparpillé, comme il se nomme, fut aussi vice-président des Hydropathes, qu’il fonda avec Goudeau, des Hirsutes qu’il entraîna au Chat-Noir. Il appartint aussi aux Zutistes, aux Jemenfoutistes, aux Têtes de Pipes et aux Zizanes des samedistes de Lutèce.

En 1904 il fit paraître un album pré-surréaliste de dessins fantastiques et hagards d’une philosophie étrange et cruelle, Au gré du Songe. Paris Rose contient également un long poème entremêlé de ravissantes caricatures d’artistes et d’écrivains de l’époque.

Quant à Zoni, cuisse de nymphe d’atelier, Messaline musicienne ou reine champêtre du motif, elle était le modèle du peintre Luigi Loir avant qu’il ne l’épouse (ainsi font font font ces messieurs). Emmêlaitelle sa chevelure irlandaise de baguettes en bois de saule (baguettes japonaises, sans laque, utilisées pour le bouillon de mochi) – à moins qu’il ne s’agisse de sa cordelière… Cadamour ! qui pose sans ficelle (en grec zoni est ceinture) ? Mais bon, voilà encore une arabesque pour G. B. Commandeur des lettres ...