Librairie Pierre Saunier

Les MorticolesLes Morticoles Les MorticolesLes Morticoles Les MorticolesLes Morticoles Les MorticolesLes Morticoles Les MorticolesLes Morticoles Les MorticolesLes Morticoles

Daudet (Léon A.).
Les Morticoles.

Paris, Charpentier & Fasquelle, 1894 ; in-12, bradel plein vélin crème à recouvrement, plat estampé du chiffre doré d’Edmond de Goncourt, pièce de titre de maroquin rouge, non rogné, couverture conservés (Pierson). 358 pp.

2 500 €

Édition originale du deuxième livre de l’auteur, dédié à Edmond de Goncourt.

Un des 10 exemplaires numérotés sur Hollande, seul tirage en grand papier

Exemplaire de dédicace portant ce bel envoi a. s. : à Edmond de Goncourt, avec ma profonde tendresse, Léon Daudet

Roman à clefs satirique du monde médical et ses pratiques à la fin du XIXe siècle transposés en Morticolie, contrée imaginaire aussi délirante qu’effrayante : les médecins y sont les maîtres absolus, exploitant la population constituée de malades (riches ou pauvres, l’ascension sociale se fait par lèchements de pieds) au gré de leurs fantaisies diagnostiques ou thérapeutiques, pratiquant sans éthique toutes sortes d’expérimentations humaines – le suicide y est même assisté et encouragé : ainsi, à la Maison du Suicide du professeur Florimol, plusieurs modus operandi sont proposés dont le chloroforme, en vogue à cette époque : Il est une issue délicieuse et nuancée. J’ai imaginé un appareil qui distille le précieux liquide goutte à goutte sur un cône de tulle ou de batiste fine dont le suicidé se revêt la face. Couché sur son lit, dans sa chambre, il n’a qu’à presser un bouton et demeurer immobile. C’est l’affaire de quelques minutes. On disparaît ainsi sans s’en apercevoir, l’imagination semée de figures riantes. Aujourd’hui j’ai dix élèves. Demain il m’en restera huit.

Fils aîné d’Alphonse Daudet, Léon Daudet avait entrepris des études de médecine en 1885 qu’il mena jusqu’au bout, échouant au concours de l’internat en 1891, année où il épousa la petite fille de Victor Hugo, Jeanne, dont il divorça en 1895. Il fut l’ami de jeunesse de Marcel Proust alors inconnu. 

Sont joints un billet a. s. d’Alphonse Daudet annonçant à son correspondant que son fils va lui envoyer ses Morticoles (1 p. in-12) et une clef manuscrite révélant les identités des personnages du roman.

Page de faux-titre insolée du fait de la couverture.

Superbe exemplaire, provenance cardinale.