Librairie Pierre Saunier

Pan. Revue artistique et littérairePan. Revue artistique et littéraire Pan. Revue artistique et littérairePan. Revue artistique et littéraire Pan. Revue artistique et littérairePan. Revue artistique et littéraire Pan. Revue artistique et littérairePan. Revue artistique et littéraire Pan. Revue artistique et littérairePan. Revue artistique et littéraire Pan. Revue artistique et littérairePan. Revue artistique et littéraire Pan. Revue artistique et littérairePan. Revue artistique et littéraire Pan. Revue artistique et littérairePan. Revue artistique et littéraire

Dumont (Maurice), Fargue (Léon-Paul), Gide (André), Gourmont (Remy de), Henri Albert, Hu˙smans (Joris-Karl), Lou˙s (Pierre), Maeterlinck (Maurice), van de Velde (Henry), Verlaine (Paul).
Pan. Revue artistique et littéraire. Supplément français.

Berlin & Paris, (imp. Maurice Dumont & Renaudie), 1895 ; 4 fascicules in-folio, bradel papier marbré glacé, entièrement non rogné, toutes les couvertures conservés (Devauchelle). 40 pp. & de nombreux feuillets divers, translucides et verts.

3 500 €

Collection complète en 5 numéros publiés en 4 fascicules (le dernier est double) d’avril à décembre 1895.

Pan est le supplément français de la célèbre revue d’avant-garde berlinoise du même nom – l'un des fleurons graphiques du « Jugendstil » (Art-nouveau) allemand.

Au commencement, le supplément paraît sous la bannière et la direction de L’Épreuve littéraire de Maurice Dumont qui a accepté de rejoindre le maillage international de la jeune coopérative d’artistes allemands qui vient de lancer Pan.

Artiste peintre, graveur et poète, Maurice Dumont publie et imprime L’Épreuve, insensé et splendide Journal album d’art (Maurice Denis, Paul Gauguin et compagnie) et partage la même exigence artistique que sa consœur berlinoise. En retour, Pan devient le dépositaire Outre-Rhin de L’Épreuve.

Henri Albert, qui cohabite alors avec Dumont, en prend la direction exclusive à partir du numéro 2. Ce n’est pas tout à fait un hasard : chroniqueur germaniste du Mercure de France, Henri Albert est aussi le traducteur émérite de Nietzsche en France … le philosophe étant la figure tutélaire que s’est choisie la revue berlinoise, ça ne pouvait pas mieux tomber. D’où la publication dans ce supplément français des Fragments inédits de Zarathoustra rapportés et traduits par Henri Albert.

L’imprimerie de Maurice Dumont commençant à péricliter, Renaudie, l’imprimeur du Mercure, du Perhinderion, de l’Ymagier et de bien d’autres publications avant-gardistes, lui succède au numéro 2. Seules les couvertures (dessinées par Franz von Stuck) sont toujours imprimées chez Drugulin à Leipzig, conservant au verso les sommaires du Pan berlinois et ses imprécations d’abonnement. Le contenu reste spécifiquement français avec de maigres reproductions d’images de la revue allemande.

Contributions littéraires de Paul Verlaine, Gustave Kahn, J.-K. Huÿsmans (La Crucifixion de Grunewald, imprimée sur un fragile feuillet pelure transparent … Le Couronnement de la Vierge de Fra Angelico), Remy de Gourmont, Klingsor, Hérold, Paul Fort, Maurice Maeterlinck (une des Quinze chansons, illustrée ici de bois inédits de George Minne), Elskamp, Henri Van de Velde (Les papiers peints artistiques), André Gide (Hymnes, Paludes), Henri de Régnier, André Lebey, Pierre Louÿs (Nouvelles chansons de Bilitis), Jean de Tinan (Poésies amoureuses de Catullus), Marcel Schwob (Mimes), etc., ou encore celle du jeune Léon-Paul Fargue qui, dans les trois derniers numéros, publie l’intégralité de son Tancrède … par Tancrède, avec des vignettes illustrées de Bottini et Delcourt que Valery Larbaud délaissa lorsqu’il l’exhuma en 1911... le bougre !

Carrefour des avant-gardes, Pan fait bien évidemment la part belle à ses consœurs et ne manque pas d’en faire leur publicité (coopérative n’est pas un vain mot) : La Critique de Georges Bans, L’Œuvre, Le Livre d’Art de Paul Fort, L’Épreuve, La revue blanche, le Mercure, L’Ymagier ou le Perhinderion de Jarry, etc. sans oublier d’annoncer l’arrivée imminente du Centaure que lance Henri Albert juste après le dernier numéro entraînant avec lui ces jeunes talents en devenir – ce qui fait de Pan le berceau du Centaure.

Le numéro 1 est sur Japon : peut-être appartenait-il aux 70 exemplaires sur Japon du tirage de luxe de la revue allemande, reste qu’il n’est pas justifié. Les numéros 2 à 5 sont sur vélin couché épais.

Un léger accroc marginal à une couverture, comme une demi-pièce de 10 centimes.

Bel exemplaire.