Édition originales.
Exemplaire du service de presse pour La destinée avec le feuillet d’annonce de parution de la NRF et cet envoi a. s. :
A Antonin Artaud, en témoignage de sincère affection, René Allendy
Tirage courant pour L'Orientation avec cet envoi a. s. :
A Madame Anaïs Nin, en hommage de sincère sympathie, René Allendy
Le docteur René Allendy fut un des psychiatres d’Antonin Artaud, succédant au très renommé docteur Toulouse qui avait eu en charge le poète dès 1920 – « cet homme est sur la corde raide, prêt à basculer malgré son génie » avait-il écrit. Au-delà de sa pratique, Allendy s’occupa d’Artaud comme un protecteur bienveillant et influent, prolongeant l’aide du docteur Toulouse qui l’avait introduit auprès de Lugné Poe ou des jeunes surréalistes. En 1927, Allendy prenait une part active et financière à la création du Théâtre Alfred Jarry que fonda Artaud (avec Roger Vitrac et Robert Aron). Jusqu’à la vieille de la guerre, René Allendy le recueillit régulièrement sous son toit, de jour comme de nuit, pour apaiser ses délires ou son « absolue impuissance mentale » (selon Artaud).
Grande figure des débuts de la psychanalyse en France, René Allendy (1889-1942) fut avec Marie Bonaparte et René Laforgue co-fondateur de la Société psychanalytique de Paris (1926). Proche des écrivains et des artistes, il avait créé avec son épouse, en 1922, le Groupe d'études philosophiques et scientifiques pour l'examen des idées nouvelles qui joua un rôle important dans la vie intellectuelle (Alfred Adler, Darius Milhaud, Jean Piaget, Otto Rank ou Juan Gris en furent) – et compta parmi ses patients, Ferdinand Alquié, René Crevel, Maurice Sachs ou Anaïs Nin qui lui présenta Antonin Artaud qui se consumait alors pour elle d’une fulgurante passion.
Les couvertures un peu défraîchies, dos légèrement gauchi pour La Destinée (probablement la lecture) mais sans aucune brûlure de cigarette …