Collection complète de La Revue anecdotique des excentricités contemporaines fondée et dirigée par Lorédan Larchey en 1855 avec la collaboration d’Alfred Duplessis, Louis Enault, Édouard Goepp et Félix Platel. L’éditeur Poulet-Malassis reprend la revue en janvier 1862 et doit l’abandonner au mois d'octobre suivant après sa mise en faillite et son incarcération.
La Revue anecdotique reparait sous le titre de La Petite Revue en novembre 1863 avec René Pincebourde, l’ancien commis de Poulet-Malassis, comme directeur officiel (Poulet-Malassis y collabore depuis Bruxelles où il s’est exilé).
Après une nouvelle interruption en novembre 1864, elle revient irrégulièrement sous le titre de La Petite revue anecdotique de janvier à mai 1867 (René Pincebourde) puis de février à mars 1868 chez Cadart & Luce éditeurs, et enfin de janvier à août 1870 chez Voisin libraire – Albert de la Fizelière en est devenu le propriétaire-rédacteur.
Documents biographiques de toute nature, Nouvelles des librairies et des théâtres, Bons mots, Satires, Épigrammes, Excentricités littéraires de Paris et de la Province, Bouffonneries de l’annonce, Prospectus rares et singuliers – comme annoncé – La Revue est essentiellement consacrée à la littérature et à ceux qui la font – en cela elle offre un remarquable panorama de l’époque. La légèreté côtoie l’érudition : on y trouve aussi bien des potins, canards et autres cancans.
L’écurie des auteurs Poulet-Malassis y est parfaitement représentée, commentée et relayée (Asselineau, Baudelaire, Champfleury, Babou, Banville, Delvau, Dussolier, Gautier, Monselet, etc.). Asselineau y publie par exemple toutes les notices de sa bibliothèque romantique – Baudelaire y donne quelques articles (Une réforme à l’Académie, des articles sur l’exposition permanente de peinture organisée par Louis Martinet, avec analyse des œuvres de Legros, Lavieille et du Sardanapale de Delacroix, un article nécrologique sur Paul de Molènes, L’Eau-forte est à la mode – cf. Pichois & Ziegler). Lorsque le poète rejoint son éditeur en Belgique (1864) ou lorsqu’il est frappé d’hémiplégie (1866), Poulet-Malassis s’en fait l’écho dans la revue.
Bimensuelle dans sa première mouture, elle est hebdomadaire sous le principat de Pincebourde et redevient bimensuelle sous La Fizelière.
Fort rare au complet : sautillants dans le temps, les derniers numéros à l’enseigne Cadart, Luce & Voisin sont difficiles à rassembler.
La brochure du premier volume est plus courte de dimension (c'est normal). Dos du veau présentant des assombrissements – agréable exemplaire cependant.