Librairie Pierre Saunier

La Franc-Maçonnerie des FemmesLa Franc-Maçonnerie des Femmes La Franc-Maçonnerie des FemmesLa Franc-Maçonnerie des Femmes

Monselet (Charles).
La Franc-Maçonnerie des Femmes.

Paris, L. de Potter, (1856) ; 7 volumes in-8, brochés, couvertures montées sur carton – 7 chemises et 2 étuis. 301, 305, 299, 299, 317, 315 et 306 pp. – un feuillet de table en plus pour tous les tomes sauf les tomes 3 et 5.

600 €

Édition originale.

Première partie : Irénée de Trémelen (4 volumes).

Deuxième partie : La Vengeance de Mariana (3 volumes).

Cette édition est fort rare. Elle coûtait une petite fortune (52 frs 50) et laissa rapidement place à une réédition à 3 frs chez Bourdilliat en 1861.

Un des meilleurs livres de notre polygraphe bordelais, Héraut de l’École poético-gastronomique.

La Franc-maçonnerie des Femmes s’inscrit dans la vogue des mystères urbains initiés par Paul Féval et Eugène Sue, mystères qui font de la ville contemporaine le théâtre des agissements d’obscures organisations criminelles.

Dans le Paris de 1843, le jeune et ambitieux Philippe Beyle séduit et délaisse la belle cantatrice Marianna. Pour se venger, d’une manière des plus inattendues, celle-ci fait appel à une sorte de police parallèle dirigée par et pour des femmes, dont la devise est Toutes pour une, une pour toutes. Ces dames parviendront en trois coups d’aiguilles à tricoter à perdre le fat et à l’évincer de la bonne société – quand le bougre connaîtra enfin l’amour véritable, il découvrira trop tard le terrifiant secret qui le perdra définitivement.

Jean-Jacques Pauvert avait signalé en son temps la tonalité féministe de cette intrigue où les femmes mènent la danse, sortant de leur rôle d’éternelles victimes. On peut remarquer en passant que le facétieux Monselet s’amuse à affubler son Lovelace du vrai nom de Stendhal, un auteur dont il reconnaît le talent tout en le trouvant peu sympathique (cf. la préface de Monselet à la réédition d’Armance en 1853).

C’est aussi dans La Franc-maçonnerie des Femmes que Paul Éluard puisera, quelque soixante-dix ans plus tard, le titre d’un de ses ouvrages les plus célèbres, sans jamais en avoir fait mention : – Vous partez, Irénée ? dit Marianna. — Que ferais-je à Paris, la ville des souvenirs ou de l’espérance ? Il n’y a plus d’espérance pour moi, et mes souvenirs équivalent à des blessures. — Oh ! Vous avez raison ; Paris, c’est la ville atroce ! Paris c’est la capitale de la douleur ! (T4-199)

Éluard avait d’abord intitulé son recueil L’Art d’être malheureux et changea son titre au dernier moment, sur épreuves (Pléiade, TI, p. XXXVI) – tout le monde devrait lire Monselet.

Toutes les couvertures ont été remontées et appliquées sur carton - c'est propre.

Des rousseurs par-ci par là.