Librairie Pierre Saunier

La rive d’Asie. RomanLa rive d’Asie. Roman La rive d’Asie. RomanLa rive d’Asie. Roman La rive d’Asie. RomanLa rive d’Asie. Roman La rive d’Asie. RomanLa rive d’Asie. Roman La rive d’Asie. RomanLa rive d’Asie. Roman

Anet (Claude).
La rive d’Asie. Roman.

Paris, Bernard Grasset, 1927 ; in-4 tellière, broché. Chemise étui de l'éditeur. 239 pp.

650 €

Édition originale.

Un des 110 exemplaires réimposés sur vélin pur fil perdus dans l’océan invraisemblable des grands-papiers de Bernard Grasset – trop fastidieux à dénombrer.

Envoi a. s. : à Félix Fénéon, son ami, Claude Anet. Avril 1927.

Est jointe une lettre a. s. (2 pp. in-8) de Claude Anet à Félix Fénéon concernant La rive d’Asie. Non datée, elle doit être antérieure à la parution du livre. Entre des nouvelles de sa compagne Suze, du golf et de Dante, Anet sollicite l’avis de Fénéon (comme au bon vieux temps de La revue blanche) : … il a suffi de me dépayser pour que je me remette avec acharnement au travail et, comme je vous l’avais dit, je crois avoir trouvé la juste solution du problème. En outre, le titre. Que pensez-vous de ce titre ? Le voluptueux. Entendez que mon héros peut gouter aussi, comme il vous l’a montré, la volupté des larmes. En somme de toutes choses, il sait se faire une volupté. J’avais pensé aussi à La rive d’Asie. Mais comment résister au Voluptueux ? Qu’en pensez-vous ? (…) Le voluptueux est venu de ceci : j’avais fait dans ma tête une phrase qui me plaisait et qui devait trouver une juste place je ne sais où dans le roman : « Peut-être au fond n’étais-je qu’un voluptueux ».

Né Jean Schopfer, en 1868, d’une famille protestante française exilée en Suisse, Claude Anet (ce nom de plume est tiré de celui du rival de Jean-Jacques Rousseau dans le cœur de Madame de Warens) fut un des collaborateurs assidus de La revue blanche qui édita, en 1901, son premier roman, Petite Ville. Il est un fidèle des Natanson et de Fénéon qu’il tente d’initier au tennis – Anet remporta en 1892 le premier championnat de France international sur les courts du futur Roland Garros.

Durant la première guerre mondiale, devenu Grand Reporter, il s’installe en Russie pour couvrir, à l’instar d’un John Reed, la révolution d’Octobre pour le Petit Parisien, le Gil Blas et Le Journal (Anet parlait 7 langues en plus du farsi) – Payot publiera ses chroniques en 1920 (4 volumes) et Bernard Grasset, en 1919, son plus grand succès littéraire, Ariane jeune fille russe, que Billy Wilder adaptera en 1957 – son dernier livre Mayerling (1930) eut également trois fois les honneurs du cinématographe. Anet disparaît en 1931.

La lettre est rangée dans une chemisette de papier annotée par Fénéon.