Édition originale.
Un des très rares exemplaires imprimés sur vergé de Hollande (peut-être 5 voire 8 exemplaires selon les habituels tirages de tête de Sansot à cette époque) sans aucune justification.
Pseudonyme de Robert Arnaud, né et mort à Alger (1873-1950), haut fonctionnaire colonial, ethnologue (il parlait couramment l’arabe et quelques dialectes autochtones), explorateur des quatre coins de l’Afrique, écrivain et poète, Robert Randau était surnommé le « Kipling Africain ».
Grand roman d’aventures vécues, Les Explorateurs est le récit à peine transposé de la marche de la mission Tagant-Adrar que mena le fameux « Conquérant pacifique » Xavier Coppolani en 1905 – le couteau vaut peu contre l’esprit – sa dernière mission dont le but était de pacifier la Mauritanie, du Fleuve à l’Adrar et à l’Océan … Le célèbre explorateur y perdit la vie dans une embuscade rocambolesque à Tidjikat. Son meilleur ami, Robert Randau, était du voyage.
Ni intrigue amoureuse exotique à la Delibes, ni aventures mirifiques à la Loti, ni tartarinades à faire frémir les bonnes gens au coin du feu. Je juge – écrit l’auteur dans sa préface – qu’après avoir été en contact immédiat avec la nature, on n’a pas le droit de truquer cette nature, sous prétexte de ne retenir d’elle que ce qu’on estime, soit beau, soit laid, soit bon, soit cruel ; et j’affirme aussi que pour donner à autrui l’impression de la vie, il faut décrire la vie, non pas vue à travers le vitrage flou d’une théorie, mais telle qu’on la cogne à chaque pas, toujours brutale, nombreuse et formidable d’intensité (…)
Segalen estimait Randau et lui avait même réservé une place dans un livre à paraitre, Les Exotiques : un livre qui devait manifester – telles, pour le Naturalisme, les Soirées de Médan – l’existence, non pas d’une école ni d’un groupe, mais d’un moment exotique, sincère et fécond ; un livre qui ne vit jamais le jour.
Les Explorateurs sera plusieurs fois réédité.
Bel exemplaire, fort rare et recherché sur grand papier (ben voyons ...).