Librairie Pierre Saunier

Savoir Aimer (sous le nom de G.-N. Humilis)Savoir Aimer (sous le nom de G.-N. Humilis) Savoir Aimer (sous le nom de G.-N. Humilis)Savoir Aimer (sous le nom de G.-N. Humilis) Savoir Aimer (sous le nom de G.-N. Humilis)Savoir Aimer (sous le nom de G.-N. Humilis) Savoir Aimer (sous le nom de G.-N. Humilis)Savoir Aimer (sous le nom de G.-N. Humilis) Savoir Aimer (sous le nom de G.-N. Humilis)Savoir Aimer (sous le nom de G.-N. Humilis)

Nouveau (Germain).
Savoir Aimer (sous le nom de G.-N. Humilis).

Paris, Publié par les amis de l’auteur, 1904 ; in-12, demi-chagrin écrasé brun, dos lisse orné, non rogné (reliure d'époque). 101 pp., 3 ff. (épilogue & table).

3 500 €

Édition originale, très rare, tirée à une centaine d’exemplaires à l’insu de l’auteur.

Savoir Aimer, première publication de La Doctrine de l’Amour, recèle l’un des joyaux poétiques de la fin du XIXe , Les Mains.

Germain Nouveau composa son recueil à Paris, du temps où il était employé au Ministère de l’Instruction publique, entre novembre 1879 et août 1881. Le manuscrit achevé, il le confia à son ami Léonce de Larmandie, poète et employé comme lui au Ministère, en lui interdisant de le montrer à qui que ce fût, et en ajoutant : ce livre si jamais il existe, sera intitulé la doctrine de l’Amour et sera signé G.-N. Humilis. Larmandie a donné moult détails en postface à l’édition de La Poétique (sur le site).

Avant de partir sur les traces de Rimbaud, Nouveau avait fait une timide tentative de publication auprès de Victor Palmé et de Maurice Dreyfous qui refusèrent le manuscrit. A son retour du Proche-Orient, plus que jamais décidé à détruire son œuvre mystique, Nouveau récupéra le manuscrit donné à Larmandie qui le lui rendit non sans avoir réalisé plusieurs copies.

En 1891, son internement à Bicêtre suscita une vive curiosité pour le poète et son œuvre encore inconnue. A l’instigation de Camille de Sainte-Croix, une campagne de presse fut même organisée pour réclamer la publication des vers d’un des poètes les plus éclatants et les plus originaux de l’époque. Savine, Bailly, Vanier et Genonceaux furent pressentis. Père Vallette, qui appuya l’initiative, l’aurait certainement édité, mais le jeune Mercure de France n’avait pas encore entrepris de publier des livres. Malgré tant de sollicitude, Nouveau s’opposa formellement à toute publication.

On sait la vie de vagabond qu’il mena ensuite, et lorsque Larmandie le retrouva, en 1904, plus misérable que jamais, cherchant, crochet en main, sa nourriture dans les poubelles, il aura la surprise de l’entendre se déclarer d’accord – après vingt-cinq ans ! – pour publier, tout en demandant à Larmandie qui lui avait ressorti une copie ancienne, plusieurs années de corrections avant l’impression… Larmandie jugea Nouveau franchement fou et passa outre.

Agréable exemplaire, relié sans sa couverture mais strictement à l'époque - ce qui reste assez exceptionnel ...