Collection complète des 10 grands numéros de L’Escarmouche – 40 x 30 cm – illustrés par 12 lithographies à pleine page de Toulouse-Lautrec (le principal collaborateur artistique de la revue), 7 lithographies de Ibels, 6 lithographies de Hermann-Paul, 3 lithographies de Pierre Bonnard, 2 lithographies et un bois gravé de Félix Vallotton, une lithographie d’Anquetin, une lithographie publicitaire de Willette.
A l’exception d’un poème d’André Ibels, frère du dessinateur, les textes sont de Georges Darien qui s’acquitte de toutes les rubriques : chroniqueur, interviewer, échotier, critique d’art, critique littéraire, critique dramatique, juriste, courriériste ou récriminateur puisqu’il va jusqu’à rédiger lui-même les plaintes adressées au journal.
Faute d’argent, d’abonnés et de lecteurs, L’Escarmouche disparut après seulement deux mois d’existence, avec le numéro du 14 janvier 1894.
Le 16 mars suivant, Darien fit une tentative pour la faire renaître, et fit paraître un numéro 3 de petit format (21 x 14 cm) à 10 centimes au lieu de 2,50 francs – à part la vignette d’Ibels sur la couverture, il ne contenait plus aucune illustration. Darien eut beaucoup de difficulté à le publier, aucun imprimeur ne voulait prendre le risque de sortir ce factum de 16 pages ravageuses et dévastatrices qui assimilaient, dès les premières lignes, les anarchistes et les terroristes aux gouvernants. Après quoi, craignant des poursuites ou de se voir gratifié d’une marmite par un anarchiste, Darien s’en fut en Angleterre – inutilement d’ailleurs, ce petit fascicule passa complètement inaperçu, il l’est toujours.
Petits défauts d'usage dans les marges - les numéros, format journal, étant restés brochés - un numéro défait, sans gravité, bon exemplaire cependant.
Rare et recherché.